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Interview de S. E. Monsieur WAN Li, Ambassadeur de Chine en Côte d'Ivoire avec la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (Ailleurs dans le monde)
2020-04-13 22:48

Q : Les premiers cas de Covid-19 ont été déclarés en décembre 2019 à Wuhan, dans le centre du pays. Que pouvez-vous nous dire de cette localité et ses spécificités ?

R : Wuhan est la capitale de la province du Hubei, située en Chine centrale. Elle compte 11,212 millions d’habitants. Le produit régional brut en 2019 a été de 1,62 billion de yuans (soit près de 210 milliards de dollars US). Cette ville constitue une plaque tournante du transport, un centre majeur de l’industrie en Chine.

Q : La grande majorité des premières personnes contaminées, travaillaient ou se rendaient fréquemment au marché de gros aux poissons de Huanan, situé dans la ville de Wuhan. Trois mois après, que sait-on de l’origine de ce virus ?

R : L’épidémie du nouveau coronavirus a été signalée le plus tôt à Wuhan, en Chine, mais cela ne signifie pas que son origine se trouve également à Wuhan. À l’heure actuelle, l’origine du nouveau coronavirus est en plein débat international, mais aucune base scientifique ne peut prouver les différentes opinions. Le directeur de l’Institut Mario Negri pour la recherche pharmacologique de l’Italie, Giuseppe Remuzzi, a déclaré récemment dans une interview accordée au réseau de radios publiques des États-Unis (NPR), que des cas de pneumonie suspecte de Covid-19 avaient été détectés en novembre ou décembre dernier en Italie. En conséquence, de quel pays le nouveau coronavirus est-il originaire ? Cette question doit être laissée aux experts pour répondre.

Q : Les autorités chinoises ont-elles pu identifier le premier malade détecté ?

R : Le 27 décembre 2019, Zhang Jixian, directrice du Département des soins respiratoires et critiques de l’Hôpital de médecine traditionnelle chinoise et occidentale intégrée du Hubei, a signalé trois cas suspects. C’est le premier rapport reçu par l’autorité chinoise sur les cas au nouveau coronavirus.

Q : Selon le South China Morning Post, les premiers cas d'infection dans votre pays dateraient de mi-novembre. Pourtant, ce n’est que le 31 décembre 2019, que l'Organisation Mondiale de la Santé a été alertée. Pour quelles raisons les autorités chinoises n’ont pas immédiatement communiqué sur ces premiers cas ? Pourquoi fin décembre, des médecins de Wuhan ont été réprimandés pour avoir donné l'alerte sur la dangerosité de ce virus ?

R : Je ne connais pas la source du reportage du South China Morning Post. À ma connaissance, le gouvernement chinois informe au temps opportun la communauté internationale de l’évolution de l’épidémie en lumière des principes de l’ouverture, de la transparence et de la responsabilité.

Après que Docteur ZHANG Jixian a signalé les cas suspects, les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies du Hubei et de Wuhan, ainsi que des hôpitaux dans la province ont mené des investigations épidémiologiques à partir du 29 décembre. Le lendemain, la Commission municipale de la Santé de Wuhan a publié une annonce d’urgence sur le traitement d’une maladie pneumonique à cause inconnue.

Le 31 décembre, l’équipe d’experts de la Commission nationale de la Santé est arrivée à Wuhan pour des études sur terrain, et à ce même jour la Chine a informé le Bureau de l’OMS à Beijing des résultats des premières études sur la maladie. À partir du 3 janvier, la Chine porte à la connaissance de l’OMS et des autres pays du monde des informations renouvelées chaque jour sur la maladie. Le 8 janvier, l’agent pathogène de la maladie a été identifié. Le 11 janvier, le Centre chinois de Contrôle et de Prévention des Maladies a mis en ligne cinq séquences du génome entier du nouveau coronavirus et partagé des données avec l’OMS et le reste du monde. Le 23 janvier, la Chine a pris des mesures globales, drastiques et sans précédent, telles que la fermeture des canaux de sortie de Wuhan. Cette petite chronologie montre bien que la Chine a répondu à l’épidémie et informé le reste du monde de manière rapide, ouverte, transparente et responsable. Le nouveau coronavirus est un virus inédit. Les études scientifiques sur les aspects du virus, sur sa transmission et sur sa dangerosité demandent beaucoup de temps. Comme ce qu’a affirmé le Directeur Général de l’OMS, la rapidité et l’envergure des actions de la Chine sont sans précédent.

La Commission Nationale de Supervision a informé le résultat de ses investigations sur l’affaire qui impliquait Docteur LI Wenliang et autres. Les autorités locales de la sécurité publique ont annulé leur lettre de réprimande contre Docteur LI Wenliang et autres, et les personnes concernées ont été poursuivies. Le Bureau de la Sécurité Publique de Wuhan a ouvertement reconnu ses fautes, en disant qu’il avait mal traité l’affaire, mal appliqué des lois, et mal suivi la procédure judiciaire, et présenté ses excuses aux familles des victimes.

Docteur LI Wenliang et d’autres professionnels sanitaires ont sacrifié leur vie pour protéger le peuple chinois. Le peuple chinois rend hommage à ces héros de la nation.

Q : Selon les derniers chiffres officiels, la maladie a contaminé près de 82.000 personnes en Chine, avec plus de 3.300 cas mortels. Ce bilan reste très inférieur à celui de l'Italie, de l'Espagne et des Etats-Unis. Comment votre pays a-t-il réussi à freiner la propagation du virus ?

R : 4 raisons pour lesquelles la Chine a pu avoir des progrès importants en 3 mois :

Premièrement, les dirigeants ont attaché une grande importance à la lutte contre l’épidémie. Depuis le début de l’épidémie, S. E. Monsieur XI Jinping, Secrétaire Général du Parti Communiste Chinois (PCC) et Président de la République Populaire, a tenu une dizaine de réunions consacrées à la lutte contre l’épidémie. Le gouvernement chinois a créé un mécanisme de coordination pour mener le travail de prévention et de contrôle conformément à la loi. Un budget total de 116,9 milliards de yuans RMB (soit près de 16,5 milliards de dollars US) a été investi aux différents échelons du pays pour lutter contre l’épidémie.

Deuxièmement, le gouvernement a pris des mesures globales, scientifiques et drastiques. 31 régions au niveau provincial ont déclenché le plus haut niveau d’alerte. Wuhan et beaucoup d’autres villes se sont soumises au confinement. La recherche des contacts, l’enregistrement et la visite à domicile ont été faits dans chaque quartier. Tout cela se conforme au principe de précocité concernant le dépistage, le signalement, la quarantaine et le traitement et permet de briser la chaîne de transmission.

Troisièmement, le sacrifice de professionnels sanitaires et la discipline du peuple chinois. 42.000 agents sanitaires se sont déplacés à Wuhan pour soutenir leurs homologues. Les agents sanitaires de l’ensemble du pays ont mené un travail inlassable sans penser au sacrifice. Les Chinois ont suivi effectivement les mesures du gouvernement. Tout le monde porte des masques, se lavent les mains régulièrement, et respecter la distanciation sociale.

Quatrièmement, le soutien international. Les dirigeants de plus de 170 pays et de plus de 50 organisations internationales et régionales ont exprimé leur sympathie et solidarité aux dirigeants chinois. 79 pays et 10 organisations internationales nous ont apporté leurs aides pour nous soutenir dans la lutte contre l’épidémie.

Q : Le 9 mars 2020, le Directeur Général de l’OMS a fait savoir que 70 % des cas rapportés en Chine ont été guéris et la progression du virus ralentie. A quel protocole de soins particuliers sont dues ces guérisons ?

R : Jusqu’à présent, plus de 90% de patients sont déjà guéris et sortis de l’hôpital. Les expériences chinoises montrent qu’il est très important de bien suivre les points suivants :

Premièrement, détecter, signaler, isoler et traiter les patients le plus tôt possible. C’est un moyen efficace pour réduire le taux d’infection et accroître le taux de guérison. Deuxièmement, rassembler les patients qui sont dans l’état grave, réunir les meilleurs experts et les meilleures ressources médicales autour d’eux, pour un traitement plus concentré et efficace.

Il faut surtout planifier, coordonner et répartir de façon optimale les ressources médicales, et garantir le meilleur traitement aux patients qui présentent des symptômes graves. En outre, la combinaison de la médecine traditionnelle chinoise et la médecine occidentale a aussi produit de bons effets.

Pour plus d’informations, je vous invite à consulter le Centre de connaissances en ligne sur la lutte contre le Covid-19, un site internet mis en place par la Commission nationale de la Santé et de l’Hygiène publique de la Chine, pour partager les guides techniques, les plans de diagnostic et de traitement, et les informations sur le contrôle et le traitement de l’épidémie. Demain, les experts de la santé et de la médecine de la province du Sichuan de la Chine vont tenir une visioconférence avec leurs homologues ivoiriens, pour partager leurs expériences de lutte contre la pandémie.

Q : Comment Pékin fait face aux doutes exprimés à l’étranger sur le nombre exact de victimes liés au Coronavirus en Chine ?

R : Les statistiques correspondent à la réalité. Certaines accusations à ce sujet sont totalement infondées. Quand la Chine se trouvait aux moments les plus durs de sa lutte contre l’épidémie, que les cas d’infection en Chine montaient d’une vitesse inquiétante, certains politiciens et de médias occidentaux l’ont accusée d’avoir réagi avec lenteur. D’autres sont allés même jusqu’à critiquer son système politique. Quand nos mesures de contrôle ont donné des effets probants, ils se sont mis alors à prétendre que nos chiffres n’étaient pas réels. Il est toujours plus facile de critiquer les autres, en l’occurrence la Chine, pour dissimuler sa propre incapacité de bien gérer la crise. Cela servira à détourner l’attention de ses populations, mais n’apportera aucun bénéfice à sa propre lutte contre l’épidémie.

Q : La première étude sur la chloroquine publiée par des chercheurs chinois date du 19 février. Elle fait état de l’efficacité apparente du phosphate de chloroquine, un ancien médicament dédié à l’origine au traitement du paludisme, contre la pneumonie associée au Covid-19. Les conclusions d'une autre étude chinoise, réalisée à l'hôpital Renmin de Wuhan, ont été rendues public, le mercredi 31 mars. Que pouvez-vous nous dire exactement sur les différents tests menés sur la chloroquine en Chine ?

R : J’ai aussi vu des reportages sur ce sujet, mais n’étant pas expert médical, je ne pourrai pas vous donner des réponses valables. À ma connaissance, c’est qu’il n’existe pour l’instant aucun médicament spécifique contre le Covid-19. Les scientifiques de la Chine et des autres pays sont en train de travailler d’arrache-pied à la recherche et au développement des médicaments et vaccins. Espérons qu’on peut avoir des résultats le plus tôt possible. On va traiter ce sujet demain à la visioconférence.

Q : Selon le Président Xi Jinping, la Chine est prête à offrir assistance et matérielle médicale aux pays africains pour lutter contre l'épidémie de coronavirus. En 2014, la Chine avait envoyé des centaines de médecins, épidémiologistes, ingénieurs, infirmiers et techniciens en Afrique de l'Ouest pour combattre l'épidémie d'Ébola. Quelles dispositions seront prises cette fois-ci ?

R : La Chine et l’Afrique sont de bons amis, de bons partenaires et de bons frères. Nos deux parties se sont toujours prêtées compréhension et soutien réciproques. Au moment où l’épidémie a éclaté en Chine, les différents pays et organisations régionales de l’Afrique ont exprimé, sous diverses formes, leur soutien précieux et agissant à la Chine. La Côte d’Ivoire a aussi envoyé à la Chine ses condoléances et son soutien dès les premières heures de l’épidémie.

Un adage chinois dit “le bienfait obtenu d’une goutte d’eau se rend avec une fontaine”. Nous suivons de près l’évolution de la situation épidémique en Côte d’Ivoire et en Afrique, et sommes activement engagés à apporter nos soutiens, sous diverses formes, à l’Union africaine et aux pays africains, dont la Côte d’Ivoire.

Que ce soit en matière de don en matériels, d’échange d’informations, de partage d’expériences, de mobilisation des ressources de toute la société, ou sous forme de coopération tripartie avec des organisations internationales, la Chine a joué un rôle pionnier dans la coopération internationale pour soutenir l’Afrique dans sa lutte contre la pandémie.

Plus d’un mois auparavant, la Chine a déjà envoyé un premier lot de don constitué de dix mille kits de dépistage au Centre de Contrôle et de Prévention des Maladies de l’Afrique (CDC Africain) à Addis-Abeba, qui ont été ensuite distribués en plusieurs lots aux différents pays africains. Le deuxième lot de kits de dépistage est aussi remis au CDC africain en fin mars. Le 7 mars, la partie chinoise a annoncé un don de 20 millions de dollars américains à l’OMS, en vue de soutenir principalement les efforts de lutte contre l’épidémie des pays en développement, dont les pays africains. Le 16 mars, les experts médicaux chinois ont tenu une visioconférence avec leurs homologues du CDC africain et plus de 20 pays africains, pour partager leurs expériences et discuter des solutions. Le même jour, la Fondation Jack Ma et la Fondation Alibaba ont annoncé une première série de don à chaque pays africain composé de cent mille masques, 1000 combinaisons de protection, 1.000 masques du visage de protection et 20.000 kits de dépistage. Le lot destiné à la Côte d’Ivoire est arrivé à Abidjan le 27 mars. Le 6 avril, Jack Ma a annoncé une deuxième série de don destiné à l’Afrique, qui comprend à peu près 500 respirateurs, un million d’équipements de collecte d’échantillons, 200 000 combinaisons de protection, 500 000 paires de gants chirurgicaux, 2000 thermomètres etc. Ces matériels sont transportés à Addis-Abeba pour être distribués à la Côte d’Ivoire et d’autres pays africains. Le 6 avril, l’avion affrété par le gouvernement chinois a atterri à Accra, transportant le don du gouvernement chinois à 18 pays de l’Afrique centrale et de l’ouest. Il s’agit de 180 000 masques chirurgicaux, 36 000 masques de type N95, 36 000 combinaisons de protection médicale, 9000 pistolets de prise de température, 36 000 protections médicales des yeux, 180 000 paires de gants médicaux, 180 000 paires de surchaussures. Ces matériels seront arrivés à la Côte d’Ivoire et aux 16 autres pays dans le courant de cette semaine. Comme ce que j’ai annoncé tout à l’heure, le 10 avril, c’est-à-dire ce vendredi même, la Chine va organiser une visioconférence de partage d’expériences avec des pays africains francophones, tels que la Côte d’Ivoire, le Tchad, la République du Congo et la République démocratique du Congo. Plusieurs entreprises et des ressortissants chinois en Côte d’Ivoire apportent également divers soutiens à la partie ivoirienne.

Toutes ces actions concrètes traduisent l’amitié profonde que le peuple chinois garde envers le peuple ivoirien et les peuples du continent africain. Cet engagement actif montre une fois de plus que la Chine se tient toujours fermement au côté des pays africains, et la Chine et l’Afrique est une communauté de destin très solide.

Q : Votre Ambassade a offert 1.500 masques à l’Institut National d’Hygiène Publique. D’autres dons peuvent-ils être attendus prochainement ?

R : Malgré notre budget fixé, nous entendons continuer de soutenir nos amis ivoiriens et de vous apporter des aides dans la mesure de nos capacités.

Q : Le premier cas de Coronavirus confirmé en Côte d’ivoire date de début mars. Avez-vous conseillé des dispositions particulières à vos ressortissants en dehors des mesures préconisées par les autorités de ce pays ?

R : Au moment critique de la lutte contre l’épidémie en Chine, notre Ambassade a déjà recommandé à tous les Chinois ayant envie de venir en Côte d’Ivoire de remettre leur voyage sauf en cas d’urgence. Nous demandons aussi à tous ceux qui sont arrivés en Côte d’Ivoire de se mettre en auto-confinement pour 14 jours.

Quand le gouvernement ivoirien prend de diverses mesures et les adapte en fonction de l’évolution de l’épidémie, nous demandons à tous les ressortissants chinois en Côte d’Ivoire d’être disciplinaire et de respecter les mesures.

Jusqu’aujourd’hui, notre Ambassade n’a reçu aucune information impliquant qu’un ressortissant chinois était infecté ou suspect d’être infecté.

Q : Depuis l’apparition du Coronavirus, la communauté chinoise se dit victime d’amalgames parce que leur pays est celui où le virus a été découvert. Et monsieur l’Ambassadeur, vous avez récemment au travers d’un communiqué, fait état de la stigmatisation de vos ressortissants. Quel message souhaitez-vous adresser aux Ivoiriens à ce sujet ?

R : Le coronavirus ne connaît pas de frontières. L’humanité est une communauté de destin. Face à la pandémie de Covid-19, notre ennemi commun, la communauté internationale doit mener la lutte ensemble. La Chine est aux côtés de la Côte d’Ivoire dans cette lutte contre le Covid-19, et à cette occasion, j’appelle à la solidarité, car, uni, nous vaincrons le virus.

Q : Comment expliquer que l’épidémie du coronavirus suscite ces réactions envers votre communauté ?

R : La Côte d’Ivoire est un pays ouvert. Le peuple ivoirien est sympathique, amical et hospitalier.

Bien qu’il y ait un petit nombre de cas de stigmatisation dus à la pandémie, le gouvernement, les principaux organes de presse, le personnel médical et la majorité du peuple en Côte d’Ivoire ont suivi la recommandation de l’OMS en appelant la maladie du nouveau coronavirus « Covid-19 ».

Nous sommes convaincus que la majorité du public est raisonnable. Des gens ont eu des propos et comportement inconvenants, sans doute parce que, n’ayant pas assez de bonnes informations sur la vérité, ils sont désinformés par de certains hommes politiques et des médias occidentaux malveillants.

Je sollicite la partie ivoirienne à renforcer la protection de la sécurité de vie, de biens et de santé des ressortissants chinois.

Q : Votre pays, la deuxième économie mondiale a été pratiquement paralysée en février par les mesures prises pour enrayer l'épidémie. Quels sont les secteurs les plus touchés ?

R : L’épidémie touche directement l’industrie manufacturière et le secteur tertiaire de la Chine. Le transport, la restauration, l’hôtellerie, le tourisme, le divertissement et la vente en détail sont parmi les plus touchés.

Or, l’impact de l’épidémie à l’économie chinoise est limité et de court terme. Il ne change pas les fondamentaux de l’économie chinoises qui tendent au mieux à long terme.

Aujourd’hui, nous voyons qu’en Chine la situation s’est beaucoup améliorée, que le gouvernement a mis en œuvre de nombreuses politiques favorables, et que les entreprises reprenaient leur travail rapidement. Tout cela contribue à un fonctionnement régulier et ordonné de l’économie chinoise.

Q : L'activité a repris progressivement en mars à la faveur du ralentissement très net de la contagion. Mais la reprise économique risque à présent d'être entravée par la situation en Europe et Amérique du Nord, vos principaux partenaires. Comment Pékin entend sortir de cette situation économique ?

R : La proposition chinoise se décline en deux niveaux :

Au niveau national, le gouvernement a pris de nombreuses mesures, axées sur la préservation de la stabilité de divers aspects, tels que l’emploi, des finances, du commerce extérieur, du financement étranger, de l’investissement, afin de restaurer la confiance des acteurs du marché, de promouvoir la reprise des activités de production et de l’ordre socio-économique dans les meilleurs délais.

Cela permet d’assurer un soutien fort en matériel pour la prévention et le contrôle de l’épidémie, contribuera également à la réalisation des objectifs de développement économique et social pour cette année. Actuellement, la reprise des activités de production a été menée de façon ordonnée en Chine.

Au niveau international, la partie chinoise préconise la coopération internationale renforcée sur tous les plans, afin de combattre l’épidémie de Covid-19 avec une forte synergie.

Lors du Sommet extraordinaire du G20, le président Xi Jinping a avancé quatre propositions, qui sont à freiner résolument la propagation du virus, à apporter une réponse collective et efficace en engagement des actions de contrôle et de traitement synergiques à l’échelle internationale, à soutenir activement le rôle des organisations internationales telles que l’OMS et le G20, à renforcer la coordination internationale des politiques macroéconomiques, etc.

J’espère qu’en restant unis et solidaires, nous vaincrons cette épidémie, et l’économie mondiale sera redressée et reconnaîtra son développement.

Q : Après deux mois de quarantaine, les autorités chinoises ont annoncé le 24 mars, la levée des restrictions de déplacement des habitants à partir du 8 avril. Parlez-nous de l’état d’esprit des onze millions d'habitants de Wuhan face au retour progressif de la vie normale !

R : Du 23 janvier au 7 avril, Wuhan a été confiné pour 76 jours. En traversant des épreuves et des difficultés, le peuple de Wuhan a contribué de manière significative aux premiers résultats de la lutte contre l’épidémie. Les habitants de la ville de Wuhan, sortant du confinement, retourneront progressivement à la vie normale. Bien sûr qu’ils soient contents. Mais l’épidémie n’a pas encore fini, on reste tout de même prudent et continuera à respecter scrupuleusement les mesures concernées.

Q : Le 4 avril, la Chine a observé une journée de deuil national en hommage aux 3.300 victimes du Covid-19. Cette crise sanitaire peut-elle bouleverser profondément le mode de vie des Chinois ?

R : La pandémie changera non seulement le mode de vie des Chinois, mais aussi celui des habitants de tous les pays, y compris l’habitude sanitaire et consommatrice, le mode des études et du travail. Tout le monde accordera plus d’attention à l’hygiène, à l’économie et à la protection de la nature. L’éducation en ligne, le commerce électronique et le travail à distance deviendront plus populaires.

Q : Votre pays a pris des mesures draconiennes qui ont été respectées par la population chinoise contrairement aux difficultés rencontrées dans certains pays. Comment l’expliquez-vous ?

R : D’une part, la majorité du peuple chinois dispose d’un fort sens de responsabilité et de discipline. D’autre part, des accompagnements de services sociales bien équipées, tel que l’achat en ligne, facilitent le respect strict du peuple aux mesures de la prévention et du contrôle. Étant donné les différentes conditions nationales, je suis convaincu que chaque pays prendra les mesures effectives et appropriées à lutter contre la pandémie en fonction de leurs propres spécialités.

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