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Quelques réflexions sur le code secret institutionnel de la gouvernance de la Chine
----- S.E.M. WAN Li, Ambassadeur de la République populaire de Chine en République de Côte d’Ivoire
2019-12-05 02:25

Beaucoup d’amis ivoiriens m’ont posé la question suivante: quel est le code secret du développement économique rapide et de la longue stabilité sociale, deux grands miracles réalisés par la Chine?

En répondant à cette question, je pense avant toutes choses à un vieux dicton chinois qui dit comme suit: “les personnes avec une petite astuce s'occupent des choses triviales, tandis que les personnes avec une grande vision s'occupent de la gouvernance des institutions”. Ayant un caractère global, stable et de longue durée, le régime de gouvernance d’un Etat constitue la base fondamentale de sa paix et de sa stabilité. Le régime de gouvernance ainsi que son murissement, sa stablisation, et son application effective constituent le pilier et la norme fondamentale dans la gouvernance des affaires d’Etat. Cela est valable à l’ère contemporaine comme dans l’ancien temps, en Chine comme à l’étranger.

D’après moi, le code secret institutionnel de la gouvernance de la Chine réside dans le régime du socialisme aux caractérisques chinoises. En quoi consiste le socialisme aux caratéristiques chinoises? En résumé, le socialisme à la chinoise est un système socialiste établi et sans cesse développé par le peuple chinois sous la conduite du Parti Communiste Chinois, sur la base de nombreuses explorations, mises en pratique, réformes et innovations en matière de gouvernance d’Etat. Guidé par le marxisme, le socialisme à la chinoise a toujours gardé sa racine profondément plantée dans la terre chinoise. Il a ainsi pu obtenir une large adhésion et un soutien général du peuple chinois.

Le socialisme aux couleurs chinoises revêt trois caractéristiques :

Tout d’abord, la direction du PCC est la marque essentielle du socialisme à la chinoise et également le plus grand atout du régime socialiste à la chinoise. L’histoire et la situation actuelle ont démontré que sans le leadership du PCC, un vaste pays comme la Chine serait voué à la division, et ne réussirait à rien. Tant que le Parti maîtrise l’ensemble de la situation et coordonne les actions de toutes les parties, il aura la forte capacité de mobiliser, de rassembler et de faire appliquer des décisions, qui lui permettra de mettre en commun des ressources pour résoudre des problèmes majeurs. Les nombreux progrès scientifiques et technologiques réalisés ces dernières années par la Chine, comme le radiotélescope sphérique à ouverture unique Tianyan, le submersible Jiaolong, la sonde spatiale lunaire chinoise Chang’e et le calculateur quantique, pour ne citer que ceux-là, en sont les meilleurs exemples.

Sous la conduite du Parti, face à un séisme d’une magnitude 8,2 sur l'échelle de Richter, qui a frappé Wenchuan au sud-ouest de la Chine il y a 11 ans, les différentes autorités ont aussitôt réagi en synergie, les différentes régions ont rapidement concouru au secours, les civils et militaires ont été tous mobilisés: toutes les forces étaient tendues vers un même but. Pendant la reconstruction post-séisme, des provinces de l’est et du centre de la Chine ont fourni des aides coordonnées aux villes sinistrées, de sorte qu’en espace de quelques années, de nouvelles villes sont sorties de la terre, permettant aux populations victimes de cette catastrophe d’une ampleur jamais vue depuis cent ans de se réinstaller à leur région natale.

S’en tenir à la direction du parti garantit également la stabilité et la continuité des stratégies et politiques majeures du pays. Dirigé par le parti, le pays est doté de politiques de développement sur les long, moyen et court termes, favorisant à la fois la mise en oeuvre effective et immédiate des décisions prises et l’accomplissement du travail de longue haleine. Comme ce que disait l’ancien Premier Ministre français Dominique de Villepin, la détermination de la Chine à rassembler les énergies et à mener un travail de longue haleine est ce qui manque souvent aux pays occidentaux.

Deuxièmement, le système de socialisme à la chinoise puise ses forces dans le concept de développement centré sur le peuple. Le peuple est le créateur de l’Histoire. Tant que le peuple est largement mobilisé et bien organisé à participer à la construction socio-économique du pays, tant que son enthousiame, son esprit d’initiative et sa créativité sont stimulés et encouragés, la capacité de création et d’innovation de la société pourrra être dégagée, ses forces productives pourront être libérées et développées. De 1978 à 2018, le PIB chinois est passé de 367, 9 milliards de RMB à 90 trillions de RMB, et sa part dans le PIB mondiale est passée de 1.8% à plus de 15%. La contribution chinoise à la croissance mondiale a dépassé pendant plusieurs années consécutives 30%.

Tout au long de ce développement fulgurant, le PCC et le gouvernement chinois ont toujours fixé l’objectif de satisfaire l’aspiration du peuple chinois à une vie meilleure. De 1978 à 2018, le revenu par habitant chinois est passé de 171 RMB à 28000 RMB. Environ 740 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté, soit le total de la population européenne, dessinant ainsi un chapitre glorieux dans les annales de lutte contre la pauvreté. La Chine également établi le plus grand système de protection sociale dans le monde. Le système chinois de l’assurance vieillesse couvre aujourd’hui plus de 900 millions de personnes, celui de l’assurance maladie couvre plus de 1,3 milliards de personnes. Comme ce que disait le Président Xi Jinping, sous le régime du socialisme à la chinoise, il faut toujours garder à l’esprit le concept de “développement pour le peuple, par le peuple et au profit du peuple”.

Troisièmement, le régime du socialisme à la chinoise a su maintenir sa vitalité en s’amélorant et en se développant en même temps que se poursuivent la réforme et l’ouverture sur l’extérieur de la Chine. À partir de 1978, la Chine n’a jamais cessé sa réforme et son ouverture sur l’extérieur. En même temps, elle a toujours veillé à traiter adéquatement la relation dialectique entre “ce qu’il faut réformer” et “ce qu’il faut maintenir”. Elle s’est tenue à la direction du PCC et au régime fondamental du socialisme, tout en réformant des défauts des systèmes et des mécanismes qui ont entravé le développement des forces productives et le progrès de la société.

Dans cet esprit, le Comité central du PCC a publié l’année dernière un plan sur l'approfondissement de la réforme du Parti et des institutions de l'Etat, décidant de procéder à des restructurations systématiques et globales sur l’organisation et la gestion des institutions du Parti et de l’Etat. Cette année, la quatrième session plénière du 19ème Comité central du PCC, tenue à la fin octobre dernier, a dressé le bilan des acquis, des expériences et des principes accumulés par le Parti en matière de l’édification institutionnelle et de la gouvernance de l’Etat, présenté les systèmes fondamentaux, principaux et importants qui composent le régime du socialisme à la chinoise, indiqué les tâches essentielles à accomplir pour poursuivre la réforme sur les institutions et les systèmes du pays, et fixé l’objectif de réaliser la modernisation du système et de la capacité de gouvernance de l’Etat d’ici 2049, l’année du centenaire de la République populaire de Chine.

La Chine a continué de s’ouvrir, et a réussi à poursuivre sa réforme et son développement par son ouverture. De la création des zones économiques spéciales à l’ouverture des villes cotières, riveraines et transfrontalières, en passant par son adhésion à l’OMC, la Chine est devenue aujourd’hui la première puissance commerciale. L’une des plus grandes destinations des investissements étrangers au cours des décennies passées, la Chine commence à voir ses entreprises et ses capitaux s’investir à l’étranger. La porte de la Chine ne cesse de s’élargir. Le degré de son intégration à l’économie mondiale devient de plus en plus élevé. En réalisant une croissance économique fulgurante et continue, la Chine a apporté une contribution remarquable et remarquée à la croissance de l’économie mondiale.

Il n’exsite pas de modèle de développement valable en tous les lieux. Tout pays a besoin, et a le droit d’explorer sa propre voie de développement, adaptée à ses réalités nationales. C’est la raison pour laquelle que la Chine n’a pas “importé” de modèle étranger, et n’“exportera” pas son propre modèle. Comme ce que disait le Président chinois Xi Jinping, la voie de développement de la Chine a offert des choix totalement nouveaux aux nations et pays désireux d’accélérer leur développement en toute indépendance. La Chine va continuer de bien gérer ses propres affaires, et en même temps, oeuvrer ensemble avec les différents pays du monde, dont la Côte d’Ivoire, à la mise en oeuvre conjointe de l’Initiative “Ceinture et Route” en suivant le principe dit de “consultations amples, d’engagement commun et de bénéfice partagé”, promouvoir un nouveau type de relations internationales caractérisé par le respect mutuel, la justice et l’équité, et la coopération gagnant-gagnant, construire une communauté de destin pour l’humanité, afin d’apporter de plus grandes contributions à la paix du monde, au développpement partagé des différents pays, aux échanges et à l’inspiration réciproque entre les différentes civilisations.

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